Selon un sondage BVA les deux hommes les plus capables de changer les choses en France sont Nicolas Sarkosy (pour 38% des français) et Olivier Besancenot (pour 35%) et le commentateur de BVA d’ajouter « En cette période de crise, les Français semblent délaisser les politiques ‘mous’ installés sur une ligne ‘floue’ au profit de ceux développant un discours simple et volontaire ».
Tant le résultat de ce sondage que son commentaire peuvent, selon que l’on est optimiste ou pessimiste, soit donner matière à s’inquiéter ou à espérer de notre capacité au MoDem de changer cet état d’esprit et à représenter le vrai changement.
Que Sarkosy et Besancenot apparaissent comme porteurs de « changement » il faut s’en inquiéter !
La semaine ou un hebdomadaire économique Challenges titre Les réformes ratées de Sarkosy (titre d’un livre de Cahuc et Zylberberg) même si les français qui croient encore que notre hyper-président peut toujours les surprendre sur le terrain du changement sont à 69% des sympathisants de droite, cela montre à quel point l’illusion de l’activisme masque encore la faiblesse des résultats des actions.
En effet, comment ne pas être inquiet de l’absence de compréhension du fait que ces « changements » façon Sarkosy, conduits au pas de charge (72 lois en 20 mois, 138 des 316 mesures préconisées par la commission Attali mises en oeuvre) ne se traduisent au final le plus souvent par des couteuses réformes croupions inefficaces ou aggravant les maux de notre pays.
Challenges illustre ce constat par 4 exemples : les heures supplémentaires (voir ci-après), la rupture conventionnelle des contrats (effets pervers pour l’emploi des seniors), la Loi de Modernisation de l’Economie (effets pervers pour l’absence de concurrence entre distributeurs), les taxis (pas de nouveaux taxis pour améliorer le service aux usagers).
La réforme des heures supplémentaires est à elle seule une bonne illustration de l’aveuglement qui reste à dissiper quand à la nature même de la politique du gouvernement : 6 milliards d’euros de coûts pour un résultat contre-productif en termes d’emploi et de pouvoir d’achat. Trop « idéologique » elle illustre les ravages du balancier gauche (malthusianisme contreproductif des 35 heures) / droite (quelques uns à « travailler plus », pour gagner plus ») et de la réflexion économique et sociale réduite au niveau des slogans ! Conduite sans dialogue approfondi avec les acteurs économiques et sociaux qui en auraient fait remarquer à la fois ses limites (les heures supplémentaires étaient concentrées avant 2007 dans 4 secteurs de l’économie) et son inadéquation avec les réalités sociales du pays (les « travailleurs pauvres » et les besoins en terme de relance de pouvoir d’achat se situent auprès des travailleurs à temps partiel, des CDD, des intérimaires, des chômeurs à temps partiel et des sans emploi, et non pas pour l’essentiel du côté des CDI à temps plein, voir ici ou là ou encore là ). Coûteuse (6 milliards d’euros) et correspondant à un gaspillage de l’argent public pour à la fois « blanchir » des primes et ce pour un résultat nul en terme d’emploi et de relance de la consommation (faute d’être axée vers les « bons » bénéficiaires). Voilà un archétype du « changement » selon le modèle de l’hyper-président, brouillon dans la mise en perspective (réhabiliter le travail c’est surtout en donner à ceux qui en sont privés), péremptoire dans l’annonce, autoritaire dans la mise en oeuvre et inefficace pour le résultat. Et de ce fait, elle ne peut être, le plus souvent, ni juste, ni perçue ou reçue comme telle.
Or dans cette monarchie républicaine qu’est la France, pays aux moeurs aristocratiques dont la passion contradictoire des citoyens pour l’égalité est réelle, tout changement non mis en perspective, partagé dans ses objectifs, discuté dans ses modalités de mise en oeuvre et évalué dans son résultat à de fortes chances d’être rejeté comme « injuste ». C’est il semble, le sens de la remarque de Frédéric Dabi de l’IFOP sur les conséquences de la pratique actuelle du changement : «Le thème de la réforme est en passe de devenir contre- productif. Les Français ne se demandent plus si c’est bon pour le pays, mais si ce n’est pas une régression pour eux.»
Aussi, n’est-il sans doute pas iconoclaste de penser que ceux qui donnent encore du crédit à notre Président « pour changer les choses » sont ceux qui ont pu ou espère encore bénéficier desdits « changements ».
Est-il étonnant de trouver également comme pendant au « changement » sarkosyste, le changement fantasmé à la mode Besancenot ? Effectivement on est là en présence comme le souligne le commentateur de BVA « d’un discours simple et clair ». Et c’est pour le leader du NPA d’autant plus facile de s’en tenir à ce type d’offre politique que l’on a l’impression -en espérant se tromper- que le Président adepte du « entre moi et… il n’y a rien » se gargarise de la montée dans les sondages d’opinion de ce faire-valoir utile pour diviser et affaiblir les gauches qu’est Olivier Besancenot.
Jean-Luc Mélenchon vient de découvrir que ce dernier ne cultive la révolution que sur le mode « romantique », toujours en parler mais jamais la traduire en termes de débouché politique concret et efficace. Trop peur sans doute que « le grand soir » rêvé sans capitalisme ne se transforme, une fois les mains dans le cambouis de la prise en responsabilité de la chose publique, en petit matin honteusement social-démocrate.
Hélas pour Monsieur Besancenot, et contrairement à ce qu’en dit d’ailleurs Madame Royal, la sociale démocratie beaucoup respectueuse de la complexité des réalités de ce monde, de la diversité des aspirations des groupes sociaux traverse bien mieux la crise actuelle tant du point de vue de la cohésion sociale des pays concernés comme de leurs résultats économiques.
Certes elle n’est pas importable telle qu’elle en France, car elle suppose une confiance en l’autre qui nous faisait déjà cruellement défaut et que le sarkosysme aggrave, mais elle a quelques décennies d’exercice du pouvoir et de résultats très concrets en matière de réduction des inégalités (les pays du nord de l’Europe sont les plus égalitaires au monde en matière de salaires sans qu’il y ait besoin de conflictualité sociale ni de règles contraignantes tant le dialogue social tri ou bipartite y est vivant), d’égalité hommes-femmes, de développement économique et surtout humain… Ces pays sont au delà de leurs performances économiques et sociales ceux dans lesquels les citoyens se déclarent plus volontiers heureux!
Evidemment, avec les dénis répétés de démocratie par manque de respect des citoyens, des salariés, des épargnants etc… que constituent les « scandales » économico-financiers qui s’enchainent les uns aux autres, cette forme de discours « clair et simple » même limité à la protestation peut trouver momentanément quelques échos dans l’opinion.
Mais hélas, pour nous tous, Sarkosy et Besancenot ne sont que les deux faces d’une même illusion : aucun chef éclairé, aucune avant-garde éclairée n’a jamais conduit un peuple à un avenir heureux aussi sûrement qu’un peuple uni le plus uni possible dans la recherche paisible d’un vouloir-vivre ensemble sans cesse renouvelé.
Jean-François Kahn en théorisant dans Où va t’on ? Comment on y va ! le changement par recomposition des invariances a bien montré que seule la réforme est radicalement révolutionnaire !
Que les Français semblent délaisser les politiques ‘mous’ installés sur une ligne ‘floue’ est un motif d’espérer pour le MoDem !
Et oui, il nous faut vraiment ici écrire un nouvel opus de la célèbre série : Le MoDem pour les nuls ! Il reste encore trop de commentateurs de la vie politique pour penser que seuls les responsables politiques qui ont un discours simplificateur ou simpliste et des pratiques tout sauf claires sont des « durs » et avec une ligne droite ! Sinon c’est à désespérer les citoyens de la démocratie !
Oui, le MoDem, premier parti à s’affranchir avec courage de la bipolarisation a la force des hommes et femmes de convictions qui l’ont rejoint et le soutienne et une ligne claire, celle d’un modèle humaniste pour le XXIème siècle (voir page 4 du livret d’accueil du MoDem).
Le MoDem est un « mouvement en mouvement » (Vincent Lindon) rassemblant des femmes et des hommes de convictions, c’est-à-dire tout sauf des mous !
L’originalité du MoDem, mouvement de « la France de toutes nos forces » ambitionne d’être le point d’émergence et de fixation de tous ceux qui souhaitent le renouvellement de la vie politique en France. Il n’est pas un parti centriste (de centre-droit ou de centre-gauche) de plus qui irait se perdre dans on ne sait quel triangle des bermudes du centre, phagocité à court terme par le système UMP-PS !
A ce titre, le MoDem n’est pas un parti de mous, il n’est pas davantage le marais et encore moins un parti de girouettes ! Lors des élections présidentielles de 2007, François Bayrou a remis le citoyen au centre de la vie politique française et donné un grand coup de vieux aux centres vécus comme appendices de la droite ou de la gauche.
Le citoyen, engagé ou non au MoDem, est un homme libre, debout mais surtout tout autant conscient de ce qu’il peut faire pour son pays et pour l’intérêt général que de ce que son pays ou l’Etat peut faire pour lui ! C’est le citoyen responsable appelé de ses voeux par Marc Sangnier.
Dans l’ambiance parfois délétère des débats politiques dans notre pays cette position est courageuse mais c’est la seule porteuse d’avenir dans un monde où l’on voit bien que la première menace pour l’Homme c’est l’Homme sans coeur, sans loi, sans raison, sans souci de l’autre et des générations futures.
Donc le vrai changement, celui qui entrainera la réussite de tous les autres, est dans cette conviction là : il faut libérer la parole de ceux d’entre nous qui ont des projets pour le bien de l’Etat (pour parodier Euripide dans les suppliants) ! Ceci est évidemment tout sauf une affaire de mous !
Le MoDem a une ligne et un projet politique clair, un modèle humaniste pour le XXIème siècle, dont l’originalité est la responsabilité du citoyen conscient de son rôle dans la société !
Le MoDem est difficile a intégrer par les commentateurs et acteurs de la vie politique française parce qu’il n’est pas seulement jeune il est aussi profondément neuf.
Il est jeune, avec comme seules forces sa base électorale déjà conséquente et le dynamisme de ses sympathisants, adhérents et militants. Il était et il est encore (nous verrons si le bon résultat attendu aux élections européennes changera les choses) plus facile de le railler en le réduisant à l’ambition présidentielle de son leader, ou d’en caricaturer parfois les positions pour éviter d’en voir le caractère profondément neuf.
Aussi est t’il plus confortable lorsque l’on commente l’actualité politique de voir la cible des prises de positions du MoDem (évidemment Nicolas Sarkosy puisqu’il s’accapare tous les pouvoirs) plutôt que le sens et la portée neufs de la critique comme de la contre-proposition à savoir la défense du citoyen et l’exigence de responsabilité dans l’exercice de la gestion publique : l’élu, les responsables politiques, économiques, associatifs ou autre doivent REPONDRE DE devant les français.
Voilà la ligne claire et constante du MoDem depuis 2007 pour défendre son projet autonome ! Une société créative, un modèle social juste, une société durable et un monde organisé autour de l’équilibre des puissances et donc une Europe rassemblée ne peuvent se construire qu’avec, par et pour des citoyens engagés.
Ce que par quoi le MoDem se définit lui même « Le Mouvement Démocrate est un mouvement de citoyens engagés » (article 1 de la Charte éthique), il ambitionne d’en redonner le goût et le bonheur de l’exercice pour tout les français sans exception. Ceci est évidemment une ligne claire aisément identifiable pour celui qui veut bien la voir.
A titre d’exemple, en portant haut et fort et en diffusant dans l’ensemble de la société comme rempart aux diverses formes de barbaries la levée de citoyens responsables, les directions générales de Total ou de Continental seraient sans doute plus enclines à se comporter en entrepreneurs soucieux de l’ensemble des parties prenantes aux risques d’encourir de diverses manières le retour de bâton à leurs manques de respect.
Donc pour le MoDem le vrai changement passe par le changement pour les français de faire société ensemble : il passe par La France de toutes nos forces !