Certains voudraient que le MoDem soit un « réservoir de voix »

Ce que certains voudraient que le MoDem soit, et qu’il n’est pas.

3. Que le MoDem soit un « réservoir de voix »

Certains plus généreux avec le MoDem, sont conscients que le MoDem comme force politique nouvelle constituée autour de cette exigence de « la France de toutes nos forces » s’inscrira durablement dans le paysage politique français.

Le MoDem est alors perçu par eux comme un outil pour « fixer » utilement ces électeurs « modérés » qui font souvent les Présidents et les élus.

C’est oublier que les voix du MoDem qu’elles viennent de gauche, du centre, du mouvement écologiste, de droite ou d’ex-abstentionnistes n’appartiennent pas à son ou ses dirigeants (pour moi fort heureusement !), et même pour les plus attachés à l’indépendance du Mouvement elles peuvent être parfois difficilement mobilisables lors d’un second tour d’élection.

Le MoDem a vocation a présenter à chaque élection ses candidats, le plus souvent
possible « indépendants » et surtout de le faire sur des objectifs et programmes
« d’intérêt général » (par exemple « d’intérêt municipal ») et ce dans le cadre de
« majorité de rassemblement » les plus larges et ouvertes possibles.

De ce fait, un bon report de voix lors d’un second tour d’élection ne peut pas se faire dans le cadre du schéma de bipolarisation de la vie politique française (toujours vers la gauche ou toujours vers la droite) ni en dehors d’une vraie fusion des programmes et des équipes.

Le MoDem n’est pas un « réservoir de voix » ou un « Club de réflexion » mais un
parti politique ayant vocation à exercer librement mais avec d’autres ses
responsabilités.

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Certains voudraient que le MoDem soit un « parti satellite ».

Ce que certains voudraient que le MoDem soit, et qu’il n’est pas

2. Que le MoDem soit un « parti satellite ».

A côté de ceux qui souhaitent la disparition du MoDem il y a ceux qui le tolèrent s’il est vassalisé à leur(s) parti(s) hégémonique(s) comme parti de « centre gauche » ou de « centre droit ».

Il s’agit d’une habitude tenace des « tauliers de la politique » elle même liée à nos institutions pour lesquelles tout tourne autour de l’élection du Président de la République.

Elles font que ce dernier une fois en exercice à besoin de s’appuyer sur un parti « majoritaire » et que candidat il a intérêt de constituer l’écurie de partisans la plus importante possible pour accèder au trône de notre monarchie républicaine.

Dès lors, la vitalité d’un parti politique se mesure hélas davantage au charisme de son leader et à l’importance de ses soutiens dans les milieux qui « font et
défont les opinions » qu’au rayonnement de ses idées et la réception de ses
propositions auprès des différents secteurs de l’opinion, ou à la capacité de ses
responsables à dialoguer avec les représentants des divers courants d’idées et des
« corps intermédiaires ».

On aboutit de ce fait au règne des unions faussement rassembleuses et vraiment sclérosantes pour le débat d’idées, et des synthèses majoritaires dans les congrès mais minoritaires dans l’opinion y compris auprès des sympathisants.

On oublie trop que lorsque l’article 4 de notre Constitution prévoit « Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage » il
n’enjoint nullement que certains partis doivent le faire sur un mode mineur et sous
tutelle d’autres!

Sortir du carcan de nos institutions et y faire vivre des idées nouvelles,
est une démarche politique très courageuse, c’est un signe fort d’affranchissement, les apprentis suzerains et autres « grands seigneurs » doivent s’en convaincre, au MoDem on aspire à l’égalité dans l’action politique inséparable de la Démocratie.

Faut t’il rappeler que l’article 3 de notre Constitution rappelle qu’à propos de la souveraineté nationale « Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice » ?

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Certains voudraient que le MoDem ne soit rien ou si peu de chose.

Ce que certains voudraient que le MoDem soit, et qu’il n’est pas.

1. Que le MoDem ne soit rien ou si peu de chose.

C’est le rêve notamment de tous les partisans de la bipolarisation de la vie politique
française.

Celle d’une vie politique en noir et blanc ou plutôt en noir ou blanc, des
étiquettes plus importantes que les idées, de l’anathème et de la recherche de ce qui oppose plus fort que la recherche de réponses aux problèmes, acceptées par le plus grand nombre et qui marchent !

C’est le camp qu’il faut choisir plus que le bien commun qu’il faut chercher !

Pourfendeur de la France politiquement hémiplégique le MoDem dérange, on veut l’assimiler ou le cataloguer pour mieux le neutraliser.

Heureusement la grande majorité des électeurs, des sympathisants et des militants
MoDem le soutienne d’abord parce qu’ils pensent d’abord que la politique doit
d’abord être au service de tous, et ensuite que pour résoudre les importants défis que notre pays, nos régions et nos villes ont à relever « toutes les forces » sont les
bienvenues.

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Quelles alliances politiques pour le MoDem ? quelles conditions de l’indépendance ?

C’est le sujet que les adversaires du MoDem présentent souvent comme son talon d’Achille : la soit disant impossible indépendance du MoDem.

Leurs attitudes oscillent alors entre le baiser de Judas visant à compromettre son indépendance, ou le rejet d’alliance parce qu’elle légitimerait ce qu’ils présentent comme impossible ou impensable, ceci dans le seul but d’éviter toute mise en cause des schémas pourtant éculés de la manière dont la vie politique fonctionne depuis des décénies, alors qu’ils ont pourtant fait la preuve de leur inefficacité à
préserver le pacte social.

Le MoDem sur la base de son identité telle qu’elle a été présentée, ne peut qu’être
indépendant et donc envisager que des alliances électorales multi-directions tant vers l’UMP et ses satellites, tant vers le PS et ses satellites. Pencher même ponctuellement vers l’un des deux pôles traditionnels de la vie politique française c’est renoncer à être le MoDem, c’est renoncer à être le sel de la vie politique française, c’est s’affadir et se banaliser en un parti centriste de plus.

Evidemment aucun responsable politique des « grands partis » ni hélas des « petits » (parce que ces derniers croients qu’ils vivront mieux à l’ombre des grands qu’eux même dans un dynamique plus forte d’indépendance et d’affirmation de leur projet politique) ne veut d’un MoDem « indépendant ».

Ils en perçoivent trop le caractère dangereux en termes de « parts de
marchés » à terme (au moins dans l’idée espérons le pas trop optimiste où les citoyens français se réveilleraient et reprendraient goût à la gestion de la chose publique), donc cette stratégie imposera probablement un « combat » et une action de longue haleine.

Mais cette approche est aussi à moyen et long terme la plus payante car elle doit permettre d’enraciner le Mouvement comme parti d’adhérents, de militants proches de leurs concitoyens, enracinés dans leurs quartiers, leurs départements, leurs régions et ainsi apparaitre comme des acteurs incontournables de la vie politique locale, échelon d’où de plus en plus « remontent » les
idées et les propositions les plus novatrices et efficaces pour le Bien de l’Etat.<
Multi-directions ces alliances ne doivent pas non plus être le fruit évidemment de calculs politiciens (ce qui serait contraire à ce qui est affirmé plus haut, le souci du Bien commun, n’est pas celui d’être élu à n’importe quel prix) ni de l’opportunisme mais doit se faire en toute clarté sur la base de convergences reconnues de part et d’autres notamment sur :
– les priorités d’actions, qui supposent un avis commun sur le diagnostic des forces et faiblesses de la collectivité territoriale ou du pays à gérer,
– les modalités de gouvernement, de gestion (la fameuse « gouvernance ») susceptible de permettre de relever plus facilement les défis majeurs auxquels la collectivité doit faire face,
– les engagements précis, concrets et chiffrés qui pourraient illustrer les politiques qui seraient conduites en commun,
– la composition des équipes et la capacité de celles-ci à débattre  démocratiquement des questions à traiter.

Indépendamment des ces « alliances » le MoDem se doit d’être partie prenante dans les débats essentiels pour l’avenir de notre pays, en ayant comme ambition comme l’a fort bien démontrer Corine Lepage pour ce qui est de l’écologie et du développement durable, de catalyser, au-delà des étiquettes politiques l’ensemble de ceux qui veulent voir des forces « de progrès » enfin rassemblées d’où qu’elles viennent.

A cet égard le MoDem doit suivre de manière particulièrement attentive les tentatives de rapprochement au sein de la famille Radicale dont les valeurs humanistes et les pratiques politiques sont proches des siennes.

Les conditions de l’indépendance du MoDem sont donc étroitement liées à sa capacité à compter sur ses propres forces militantes, à leur faire confiance pour aller au devant de leurs concitoyens pour leur proposer de participer avec eux, avec nous, au réenchantement de la politique auquel nous croyons.

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Y-a-t-il un espace politique pour le MoDem ? Quel est t’il ?

Un sondage paru avant les dernières élections présidentielles indiquait qu’un tiers des français ne se reconnaissent ni dans la gauche, ni dans la droite sans forcément d’ailleurs se déclarer centristes cette identité politique ne faisant pas l’objet des options du questionnaire.

A priori donc dans un pays où parait t-il les élections se gagnent au centre et où les gouvernements auraient également tendance à gouverner au centre, peut-il par contre y avoir de la place pour un mouvement politique qui se définirait plus comme central que comme centriste?
La campagne de François Bayrou lors des dernières présidentielles a permis d’enfoncer un coin dans la bipolarisation de la vie française ainsi que dans le quasi bipartisme dont certains rêvent plus au moins à haute voix.

Cela est-t-il néanmoins suffisant pour accréditer l’idée qu’il y a un espace large et pérenne pour un mouvement politique qui, de par son indépendance vis-à-vis des deux blocs politiques « historiques » a vocation à être un parti « trait d’union » entre celle-ci ?

Les obstacles sont nombreux, il convient d’en prendre conscience mais de ne point s’en alarmer car, s’il sait rester indépendant, l’espace politique du MoDem grandira au fur et à mesure que les promesses que porte en germe « la France de toutes nos forces » porteront leurs fruits.
Un des obstacles est la coalition de tous ceux qui ont bien perçu, en dépit de leurs critiques d’autant plus acerbes qu’elles sont politiciennes (au sens vouées à la défense de parts de marché, et de dénigrement de toute expression politique concurente), que le besoin de débats sérieux et de fond sur les dossiers essentiels du pays, au-delà des clivages partisans correspondait à une attente forte de nos concitoyens et donc qu’il convient de bétonner par tous les moyens la fameuse ligne qui sépare la droite et la gauche.

Voici quelques subterfuges utilisés et la manière dont le MoDem peut les surmonter :

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Menaces Ripostes
– s’appuyer sur les institutions actuelles voir en renforcer les éléments qui conduisent à la bipolarisation ou au bipartisme – s’appuyer sur l’originalité de l’ouverture réelle du MoDem à tous les démocrates et citoyens porteurs de projets pour le bien commun pour rendre incontournable le MoDem notamment dans les élections locales et les élections régionales et européennes pour lesquels le clivage droite-gauche opère souvent moins
– assimiler le MoDem à un parti de centre-droit ou de centre gauche, en le forçant à s’allier systématiquement avec l’un des deux camps – continuer à affirmer le caractère « indépendant » du MoDem en précisant la doctrine en matière d’alliance et développant une offre politique comportant à côté de mesures programmatiques typiquement MoDem (pragmatiques, portées par les citoyens) des exigences en matière de fonctionnement des institutions et de « bonne gouvernance » visant à restaurer la confiance des citoyens entre eux et envers leurs représentants
– tenter de marginialiser le MoDem en créant d’autres regroupements de « partis centristes » censer lui faire contrepoids voire attirer ses élus et ses membres – développer et diffuser les particularités du MoDem qui font qu’il n’est pas un « parti centriste » de plus (ce qui ne présente aucun intérêt et n’a aucun autre avenir que d’être « satellite » de grands partis de gauche ou de droite) mais un mouvement dont l’ambition est de renouveler en profondeur les pratiques politiques en France en s’appuyant sur les citoyens

Un autre obstacle provient des efforts importants qui restent à accomplir pour faire avancer et triompher des démarches citoyennes, en dehors des passions partisanes et des pratiques plus ou moins « corporatistes », « clientélistes » qui permettent à ce jour le triomphe de la démocratie d’opinion.

C’est une grande chance que la première élection qu’a eu à affronter le MoDem indépendant furent les élections municipales, c’est encore une grande chance que les futures échéances électorales soient les élections européennes puis les élections régionales.

La force du MoDem sera là encore de pouvoir aller au devant des citoyens :
– dans une démarche d’ouverture et d’écoute,
– avec des pratiques de dialogue et de débat permettant d’identifier les propositions qui font consensus,
– les sujets qui divisent et sur lesquels il conviendra de trancher après avoir recherché avec les parties concernées le moyen de dégager « une volonté générale »
– avec l’objectif de faire en sorte que les citoyens se reconnaissent dans leurs
représentants à la Région ou au Parlement et se réconcilient avec leurs institutions.

Compte tenu de la nouveauté de cette offre politique, un autre obstacle pourrait être l’absence de capacité du MoDem à se doter d’une organisation lui permettant de conserver son caractère de « mouvement citoyen » tout en lui donnant les moyens qui lui permette de garantir sa cohésion, sa cohérence et donc sa visibilité.

Nous pouvons faire confiance à l’intelligence collective des démocrates pour porter tous ensemble ce bel espoir de renovation de la vie politique française et de trouver les moyens d’être garant également de l’intérêt général du
MoDem, sinon comment pourraient t’ils prétendre aider à définir celui de notre pays ?

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« La France de toutes nos forces » comme projet

Cette intuition du besoin du dépassement des clivages politiques et de la bipolarisation pour mieux affronter les difficultés auxquelles notre pays et ses divers « échelons administratifs » ont à faire est à la fois fondatrice du MoDem et sa profonde originalité.

Elle est aussi sa principale force car ainsi, le MoDem est bien en phase avec son temps, le temps des réseaux et le temps des dialogues : il devient le parti du ET, là où les autres sont les partis du SAUF voir du « tout sauf untel ou une telle ».
Dans un monde ouvert, le MoDem est un parti ouvert à tous les échanges possibles avec les partis « républicains » et dans le cadre de la clarté que réclame la vie démocratique. A cet égard, il appartient au MoDem de clarifier (le besoin existe encore) et de diffuser sa doctrine en matière d’alliances électorales de façon à ce que nos concitoyens comprennent mieux et perçoivent mieux les raisons de son indépendance à l’égard des deux camps (droite et gauche).
Mais l’essentiel, la richesse et la force du Mouvement est en ce qu’il permet les conditions de débats sur le fond des dossiers essentiels là où d’autres cherchent à maintenir ou créer des oppositions plus ou moins artificielles. Si ces divisions étaient encore le fait de raisons idéologiques sérieuses cela pourrait s’envisager mais ce n’est pas le cas tant le débat d’idées est souvent impossible dans notre pays.

En effet, hélas ce qui est politiquement payant dans la « démocratie d’opinion » dans laquelle nous sommes, c’est la posture (« plus libéral que moi tu meurs » ou « plus social que moi tu meurs ») et les slogans facilement diffusables au journal de 20h.

Sans l’émergence du MoDem comme Mouvement indépendant, les affrontements politiques stériles, les alternances marquées plus par les « ruptures symboliques » que par les transformations réelles et profondes du pays pour le bien de tous, et
l’exclusion constante d’une partie du pays dans les débats perdureront.
Créer des passerelles ne signifie nullement nier les différences mais bien au contraire cela permet à chacune des parties de mieux les définir, de les assumer pleinement et ainsi de permettre un débat constructif donc fructueux.

Cela ne signifie pas davantage nier les contradictions, les oppositions d’intérêts, les situations difficiles voire scandaleuses faites à telle ou telle catégories de la population, mais cela doit permettre de mieux en débattre en lien
avec l’ensemble des « parties prenantes » pour avancer vers des solutions durables et « gagnantes » pour tous car plus inspirées par l’intérêt général.
En ce sens le MoDem se doit d’être un mouvement civique, un mouvement de citoyens partageant l’ambition de faire mieux vivre la Démocratie représentative, la seule qui par la valeur morale des représentants (à supposer qu’elle soit suffisamment élevée) et par la qualité des débats peu permettre de cerner le bien commun.

« La démocratie est l’organisation sociale qui tend à porter au maximum la conscience et la responsabilité civique de chacun » comme l’a affirmé Marc Sangnier dans L’esprit démocratique (p. 167).

Le MoDem est né d’un espoir largement partagé par nos concitoyens celui d’un « vouloir vivre ensemble » réaffirmé, renouvellé, autour d’une idée aussi ancienne que la démocratie elle-même « Quelqu’un présente t’il à l’Assemblée quelque projet pour le Bien de l’Etat ?» Euripide (Les Suppliants). Appeler chaque compatriote à jouer consciencieusement son rôle
de citoyen, demander aux élus d’exercer leur mandat dans un esprit de service pour la gestion
de la Cité, de rendre compte de cette gestion en permanence à leurs mandants, voilà des
impératifs à respecter pour prétendre à rayonner auprès « de toutes les forces » d’un pays.

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Le lien social comme nouvelle frontière

Comme l’a noté Philippe Frémaux « Le modèle danois (…) c’est d’abord faire société ensemble : c’est affirmer concrétement qu’il nous faut gagner tous ensemble, sans laisser personne au bord de la route ». C’est la longue tradition de dialogue, de partenariat, de confiance sociale danoise. Or comme l’indiquait Marie-Louise Knuppert Sécrétaire Générale de la Confédération syndicale danoise LO « le tripartisme pierre de touche du modèle danois avec une concertation permanente entre employés, employeurs et pouvoir public, n’existe pas dans votre législation. N’en déplaise à vos partis, la solution danoise, encore une fois, ne peut
être plaquée en France »
. (NO n°2276 du 19 au 25 juin 2008).
Ce « vouloir vivre ensemble » pour reprendre l’expression d’Alain Touraine, ce respect du contrat social et de l’autonomie des « corps intermédiaires » est ce qui rend possible la mise en place de ce niveau de dialogue dans le cadre duquel chaque acteur de la vie politique et sociale se respecte et peut chercher des compromis (Madame Knuppert parle de « culture du compromis ») acceptables par tous.

Sans un profond retissage du lien social en France, sans un profond recul de la société de défiance (voir l’essentiel petit livre de Yann ALGAN et Pierre CAHUC La société de défiance – Comment le modèle social français s’autodétruit Editions ENS rue d’Ulm) rien d’efficacement durable ne pourra être entrepris pour résoudre les difficultés que connaît notre pays. C’est pourquoi, retisser du lien social apparaît comme une nouvelle frontière que le MoDem doit inlassablement proposer à nos concitoyens.

ALGAN et CAHUC rappellent les conséquences de cette défiance qui mine la société française « En comparant les relations entre les performances économiques etles attitudes sociales dans une trentaine de pays du début des années 1950 à nos jours, nous constatons que le déficit de confiance et de sens civique réduit significativement et durablement l’emploi et le revenu par habitant. Mais la défiance n’a pas seulement un coût économique : les enquêtes disponibles montrent que les gens se déclarent d’autant moins heureux qu’ils disent se méfier de leurs concitoyens. Ainsi le modèle social français, qui n’était peut-être au départ qu’un accident de l’histoire, risque d’éroder inexorablement la capacité des Français à vivre heureux ensemble s’il n’est pas réformé en profondeur. »

A titre d’illustration voici quelques exemples pour mesurer les efforts à accomplir pour restaurer la confiance en France :

– Part des personnes qui déclarent n’avoir « aucune confiance » en la justice : Danemark 2,2%,  France 20%;

– Part des personnes qui déclarent n’avoir « aucune confiance » dans le parlement : Danemark 7%, France  24%;

Part des personnes qui déclarent n’avoir « aucune confiance » dans les syndicats : Danemark 8%, France 26%;

– Part des personnes répondant « Il est possible de faire confiance aux autres » : Danemark 61%, France  21%;
– Part des personnes déclarant « trouver injustifiable de réclamer indûment des aides publiques » :
Danemark 86%, France  28%;

– Part des personnes déclarant « trouver injustifiable d’acheter un bien dont on sait qu’il a été volé » :
Danemark 89%, France 63%;

OEuvrer afin de créer du lien social et de restaurer la confiance entre les français et entre les français et leurs institutions et les corps intermédiaires dont les partis politiques, le MoDem se doit de recenser et de promovoir toutes les initiatives citoyennes, associatives ou privées qui recréent du lien social.

A titre d’exemple, les jardins partagés sont des démarches participatives qui créent du lien social au sein des quartiers, participent au respect de l’environnement, suscitent de l’entraide et de la solidarité entre les habitants d’un même quartier (http://www.jardinonsensemble.org/; http://www.jardindetasoeur.org/).

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La Démocratie comme utopie

La Démocratie est donc une utopie (un plan idéal et irréaliste dans le domaine social) comme l’évoquait Jean-Jacques Rousseau « A prendre le terme dans la rigueur de l’acception, il n’a jamais existé de véritable Démocratie, et il n’en n’existera jamais. (…) S’il y avait un peuple de Dieux, il se gouvernerait Démocratiquement. Un Gouvernement si parfait ne convient pas
à des hommes. »
(Du contrat social, Livre III Chapitre IV De la Démocratie).

Cependant l’expérience des hommes de ce mode de gouvernement est suffisamment longue pour en connaître les dérives, les manquements voire les perversions pour espérer avec les intellectuels penseurs de ce régime, comme avec les démocrates qui partout essaie de le faire fonctionner au mieux en étant des hommes et des femmes de dialogue. Relisons à ce propos le doyen Georges VEDEL « (…) une démocratie c’est un ensemble de dialogues. Un dialogue
quand on y réfléchit qu’est-ce que c’est ? Il témoigne que l’on n’est pas seul, qu’il y a un « autre », que l’on accepte, qu’on l’écoute, qu’on prend le risque de se laisser convaincre par lui, qu’on acceptera dans certains cas, la solution du compromis, qu’à la limite il faudra qu’il soit bien entendu que quelqu’un aura le dernier mot. Tous les mécanismes de choix et de contestation sont lubrifiés, si je puis me permettre cette image, par l’acceptation d’autrui. Il existe des dialogues entre les gouvernants et les gouvernés (le suffrage n’est que la forme la plus vaste de ce dialogue), des dialogues entre le Parlement et le Gouvernement, entre la
majorité et la minorité, et surtout entre l’Etat et les groupes. Si l’on en avait le temps, on esquisserait toute une philosophie de ces dialogues entre l’Etat et les groupes, dialogues qui sont nécessaires car c’est grâce à eux que le Pouvoir n’est pas aveugle »
(in Rapports des pouvoirs et démocratie dans La démocratie à refaire, actes du colloque de Saint Germain en Laye de France Forum).

Le MoDem se doit d’élaborer cette philosophie des dialogues entre l’Etat et les groupes non plus sous la forme dégradée de la prise en compte des intérêts
particuliers mais sous celle de la recherche en commun de l’intérêt général.

Par ailleurs il serait souhaitable que les membres du MoDem se présentent selon l’expression de Jean Baechler des « démocrates prudents » et promeuvent donc « le projet démocratique » marqué selon ce grand spécialiste de ce régime politique par cinq invariants (voir Démocraties, Conclusion générale p. 691 et 692 Calmann Lévy)
– « Le premier définit la démocratie comme une association politique volontaire
d’individus naturellement indépendants,
– Le second assigne comme fin à l’association la sécurité, la prospérité et la liberté,
– Le troisième impose la distinction du public et du privé, et pose que ne doit être public
que ce qui ne peut être privé,
– Le quatrième retient comme règle pour le pouvoir, qu’il ne saurait être enraciné que
dans les citoyens et délégué qu’à titre temporaire, circonscrit et réversible,
– Le cinquième révèle qu’un régime démocratique repose sur des citoyens vertueux,
maîtres de leurs passions, fiers de leurs conditions d’hommes libres et dévoués au bien
commun. »

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La passion de la médiation comme âme commune

« Sans bonne foi, sans courtoisie, sans mesure, sans goût de la justice, sans sens de la responsabilité, amour de la vérité et amour du prochain, toutes les règles et les institutions politiques sont des objets morts et sans valeur », le MoDem doit tenir compte de cet avertissement de Vaclav Havel (Méditations d’été, 1992, p. 152).

La fraternité définie par Emmanuel Lévinas comme « une complicité pour rien » doit également bien sûr si possible être partagée entre les membres du MoDem pour qu’ils soient plus à l’aise pour la manifester auprès de nos concitoyens.

Au surplus, il faut que le MoDem soit passionnément un mouvement de médiateurs.

Il ne s’agit pas de la médiation au sens classique du terme car le MoDem entend être engagé.

Toutefois, le fait de se revendiquer indépendant et son positionnement comme Mouvement civique, humaniste confère à ses adhérents la possibilité de se sentir d’abord comme médiateurs entre les citoyens et le pouvoir politique.

Selon l’expression de Jean-Louis Lascloux la médiation « s’appuie sur ce qui fait l’essentiel de l’humain, la capacité de raisonner, l’égalité des droits et l’accueil de la diversité ».

Le MoDem inscrit sa démarche qui permet en effet :
– de laisser s’exprimer les points de vue de tous (dans la limite des lois de la République bannissant les « opinions » contraires à la dignité de l’homme,
– de trouver les points d’accords ou de convergences entre les « parties prenantes »
– de reconstruire une relation entre les parties prenantes (ou dans notre cas aussi de consolider cette relation),
– afin de trouver un accord qui soit accepté par tous.

Signe du délitement du pacte social, depuis une trentaine d’années et la création du médiateur de la république, les lieux, domaines et formes de médiation se sont multipliés en France, le plus souvent avec bonheur.

Une médiation intervient toujours en référence à une régle qui procède soit de la législation pénale, civile, sociale, commerciale ou autre, soit du respect de
réglements ou de règles de la vie collective.

Parce que son positionnement le permet, il est nécessaire que le MoDem se fasse le champion du débat de fond, du dialogue, et de la parole libre : « C’est en donnant à la parole individuelle une liberté, une sincérité, une précision et une portée nouvelles que la vie pourrait gagner en profondeur, en saveur et en joie. Difficile,
risquée, la parole libre est la réponse majeure aux emprises totalitaires et aux solitudes individuelles, le moyen d’une renaissance dont les formes nous demeurent inconnues »
a affirmé Jean-Marie Domenach.

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Le contrat comme méthode de gouvernement (ou de gestion)

« Si donc on écarte du pacte social ce qui n’est pas de son essence, on trouvera qu’il se réduit aux termes suivants. Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ; et nous en recevons en son corps chaque membre comme partie indivisible du tout.

A l’instant, au lieu de la personne particulière de chaque contractant, cet acte d’association produit un corps moral et collectif composé d’autant de membres que l’assemblée à de voix, lequel reçoit de ce même acte son unité, son moi commun, sa vie et sa volonté.

Cette personne publique qui se forme ainsi par l’union de toutes les autres prenait autrefois le nom de Cité, et prends maintenant celui de République ou de corps politique, lequel est appelé par ses membres Etat quand il est passif, Souverain quand il est actif, Puissance en le comparant à ses semblables.

A l’égard des associés ils prennent collectivement le nom de peuple et
s’appellent en particulier Citoyens comme participants à l’autorité souveraine, et Sujets comme soumis aux lois de l’Etat. »

Jean-Jacques Rousseau Du contrat social, Chapitre VI Du pacte social.

« La France de tous nos forces » c’est ce pacte social renouvelé, c’est la République cette personne publique qui doit se reformer par l’union de toutes les autres.

La solidité de ce pacte social, de ce contrat suprême nécessite avant tout de tenir ferme sur les exigences de laïcité, d’égalité de tous face à la Loi, d’Etat impartial, d’accès de tous notamment à l’éducation, à la santé, à la culture, au logement, à la Justice,….

Ceci afin d’éviter notamment les tentations des replis sur les diverses formes d’intérêts particuliers, allant par exemple des corporatismes au multiculturalisme, et bien sûr aux intérêts exagérément partisans au détriment du bien commun…

Ce pacte comme tout contrat repose sur des valeurs (auxquelles je préfère le terme d’exigences) essentielles pour tout démocrate : la liberté (de consentement), la solidarité (entre les co-contractants), la responsabilité (répondre des engagements pris), le respect (de la parole donnée et des autres contractants).

Le tout ne peut donc pleinement se réaliser sans une indispensable confiance (nous y reviendrons).

Les démocrates doivent donc être de fidèles gardiens de ce Pacte social, de la République.

Il ne faut pas en effet opposer les Républicains qui seraient seuls dépositaires de la vision que représente notre République et les démocrates qui seraient à cet égard des relativistes toujours en train de déconstruire et de reconstruire au grès des débats ce que Rousseau nomme « la volonté générale ».

Les démocrates du MoDem se doivent d’être des défenseurs de la République.

Un pacte social renouvelé et consolidé est le garant d’un Etat plus fort au sens de plus légitime pour définir et appliquer des lois elles mêmes plus justes et « démocratiques ».

Plus le pacte social se fissure, plus l’Etat est tenté par l’agitation et « la gonflette » pour cacher sa faiblesse et il est de ce fait souvent perçu comme autoritaire ce qui accroit encore la défiance parmi les citoyens les plus soucieux du bien commun.

Parce qu’il se doit d’intervenir en regénérateur de confiance entre les citoyens, et, entre les citoyens et l’Etat, le MoDem peut se faire le défenseur de modes de régulation politique, économique et sociale davantage basés sur le dialogue et le contrat.

« Entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime et la loi qui libère » reprend t’on souvent de Lacordaire pour justifier l’intervention de la loi notamment comme mode de régulation économique. Il serait plus juste peut-être d’indiquer que c’est la « loi de la jungle » qui opprime et « la règle que l’on se donne et que l’on accepte» qui libère.

Une loi inique, une loi injuste, une loi élaborée sous l’emprise des passions humaines, surtout si elles sont motivées par la défense d’intérêts particuliers ne semble ni libératrice pour « le peuple » (qui reste enchainé à ses passions) ni même fondamentalement pour ses « bénéficiaires », les faibles.

Si la loi est adoptée sans leur participation elle n’est pas non plus émancipatrice pour eux, parce qu’elle sera ou pourra être (soyons optimistes) non conforme à leur dignité et à l’esprit de responsabilité qui doit animer tout citoyen.

A ce sujet le témoignage de Marie-Agnès Fontanier Responsable du réseau
Animation France au Secours Catholique à propos des exclus, des « sans voix » est éclairant : « Ces personnes souffrent avant tout du sentiment de ne pas compter pour la société, de ne pas être considérées, sinon comme des assistés, elles l’expriment fortement. Or il y a un en jeu démocratique pour notre société à retisser des liens entre des groupes sociaux divers, à leur permettre de s’enrichir mutuellement et à découvrir les idées, les propositions, les initiatives de ceux qui ne sont jamais pris en compte. Nous refusons une société qui se passerait de la contribution de certains de ses membres !».

Donc dans la phase d’élaboration de la loi, de son application et également de son évaluation (l’évaluation rare et imparfaite des lois est une plaie profonde de notre démocratie), le MoDem doit mettre en avant des approches amenant l’ensemble des citoyens, et notamment « les parties prenantes » à un dossier à rechercher des modes de régulation :
– co-construits pour éviter les impasses sur des points importants pour l’une ou l’autre des parties et le « rejet » qui s’ensuivrait de la loi ainsi élaborée,
– s’appuyant sur des diagnostics partagés (ce principe est admis dans notre pays jusqu’à ce que l’on tente d’en dégager des pistes d’actions prenant en compte l’intérêt général, comme par enchantement le diagnostic au moins partiellement partagé redevient partiel ou partial pour certains et des tonnes de rapports tous plus ou moins biens informés dorment désormais tranquillement dans les placards de la République),
– la construction patiente d’une liste d’actions prioritaires puis de l’orientation de ces actions,
– l’élaboration d’indicateurs de suivi de l’efficacité de(s) l’actions(s) envisagée dans
l’esprit de la mesure de la satisfaction du bien commun qui doit régner.

Il appartient évidemment à la loi d’encadrer et de conférer à ces démarches basées sur le dialogue et le contrat (comme par exemple la négociation sociale) un caractère équitable c’est-à-dire chaque fois que cela est nécessaire à introduire une certaine inégalité dans les contrats au bénéfice « des faibles » en leur accordant des avantages, des efforts financiers, des protections, etc… plus importants « qu’aux forts ». Mais que tous les membres du peuple s’engagent ensemble et vis-à-vis de l’Etat dans le cadre de « contrats » semble une démarche propre à renforcer le civisme au détriment d’un étatisme dans lesquels les notions de droits et de devoirs ont trop souvent du mal à s’équilibrer.

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