De quoi le MoDem est-il le nom? Du moins dans l’esprit des démocrates les plus sincères qui l’ont rejoint. Il est le nom d’une idée que François Bayrou vient de rappeler (et dont il serait heureux qu’il en assume toutes les conséquences) à savoir que « la guerre gauche-droite ne résoudra rien » et que le sursaut de la France passe par le réveil de toutes ses forces (républicaines et démocrates)! C’est la France de toutes nos forces comme nouvel horizon politique qu’il nous appartient collectivement de reprendre. Ici nous y avons été et nous y seront toujours fidèle. Nous ne cautionneront jamais une autre orientation du MoDem parce que tout simplement c’est la seule qui nous semble utile pour le pays.
Le renouveau du pays ne passera pas par l’élection présidentielle, calamité emblématique de tous les maux de la démocratie française, mais par la reconquête du pouvoir par les citoyens d’abord au niveau local. C’est la concrétisation de l’idée essentielle portée par François Bayrou dans Abus de pouvoir : donner confiance en la société.
Cette reconquête du pouvoir passe par les citoyens passe par trois idées simples qu’il nous faut remettre en avant :
– la démocratie est le régime de la délibération des citoyens en vue de la définition de l’intérêt général.
Elle n’est pas le régime d’un pays où un peu plus de 50% des électeurs « ont raison » contre un peu moins de 50% d’autres. Ce système n’a jamais fait avancer aucun grand problème de façon radicale dans notre pays. Il en va encore plus ainsi au niveau local ou régional où avantage de la proximité des lieux de « pouvoir » avec les citoyens d’une part et « taille plus humaine » des enjeux, des territoires, des dossiers à traiter favorise les échanges entre les différents acteurs impliqués dans la gestion de la chose publique.
La politique est donc affaire d’écoute, d’échanges d’arguments et de synthèse en vue d’élaborer des propositions parmi lesquelles les représentants du peuple ou le peuple lui même tranchent.
Il nous faut donc dans cette campagne proposer c’est-à-dire diffuser et discuter le programme du MoDem et ses déclinaisons régionales.
– En démocratie, la question essentielle est « la politique suivie répond t’elle aux besoins de l’ensemble des citoyens? » et non pas qui gouverne (par exemple la région).
Si au sondage Sofres réalisé fin 2009 pour le CEVIFOP dans le cadre du barometre de confiance politique 67% des français affirment « Je n’ai confiance ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays » c’est parce qu’ils pensent que les querelles politiciennes empêchent de résoudre les grands problèmes auxquels ils sont confrontés dans la vie de tous les jours (emploi, pouvoir d’achat, environnement, sécurité….).
Comme l’affirme pour France 2 Pascal Perrineau Directeur du Cevifop si « les français ont confiance dans les mécanismes de la démocratie mais pas dans ceux qui l’exercent », ce constat est toutefois moins négatif pour les responsables locaux : 69% de confiance pour le conseil municipal, 65% pour le conseil général et 64% pour le conseil régional.
Comme nous l’affirmons ici depuis toujours, pour les français, les lieux de reconstruction d’un nouveau rapport à la politique via un réinvestissement des citoyens, passe d’abord par les élections locales.
Le MoDem, mouvement fondé sur cette intuition du relèvement de la France par ses propres forces citoyennes, doit avoir l’ambition de porter par l’ensemble de ses candidats, avant tout les initiatives citoyennes et l’idée d’exercice citoyen du pouvoir, et de contrôle citoyen de cet exercice.
L’ambition de ces candidats doit être le service de leurs concitoyens. Nous appelons le Mouvement a réaffirmer cette ambition pour faire taire les impatiences manifestées ici ou là quand aux places éligibles sur des listes électorales. Il y a mille et unes manières de se mettre au service du Peuple, toutes sont nobles.
Le défi politique de la proximité (représentants/citoyens) c’est à dire la prise en compte des préoccupations des citoyens par des actions politiques répondant à l’intérêt général (à l’opposé donc de la démagogie, la définition de l’intérêt général nécessitant la délibération) est bien la clé du succès de cette campagne des régionales 2010.
En effet, les français dans cette même enquête Sofres pour le CEVIFOP répondaient dans 70% des cas que le meilleur défenseur de l’intérêt des citoyens c’est eux mêmes !!!! contre 2% les élus politiques et 1% les partis !!!!!!!! Pourtant dans cette même enquête 53% des personnes interrogées affirmaient être intéressées à la politique.
Ce sont avec ces citoyens qui se sentent concernés par la vie politique mais qui ne se retrouvent pas dans les moeurs politiques « anciens » que le MoDem aurait dû davantage construire, et doit déjà à l’occasion de ces régionales construire, avec eux et pour eux des réponses concrètes pour l’amélioration de leur vie au quotidien!
– La nécessaire émergence d’une force politique indépendante d’interposition entre gauche et droite pour plaider la cause des citoyens.
François Bayrou a raison d’appeller au cessez-le-feu entre gauche et droite mais le MoDem ne peut être crédible dans proposition d’alternative encore une fois fondatrice « de la France de toutes nos forces » que s’il n’y participe pas d’une manière ou d’une autre.
Aussi difficile que cette position puisse être à la fois à expliquer aux citoyens (nous n’avons jamais souscrit à cet argument : souvenez vous des 67% !!!!!!!!) et surtout à assumer par des hommes et femmes politiques soucieux d’action, pour nous l’indépendance du MoDem, est la seule garantie pour les citoyens réellement soucieux du bien commun, de se doter d’un outil efficace à leur service.
Un parti, mouvement constitué de citoyens engagés, acteurs de la vie politique (comme 70% le revendique) devant rendre compte non pas au chef du parti « majoritaire » mais aux électeurs, voilà qui serait réellement nouveau dans la vie politique française.
Pour nous cela est et cela restera notre ultime conviction et notre combat politique d’aujourd’hui et de demain. Soyons nombreux au MoDem à y participer. Oeuvrons pour que les forces citoyennes et démocrates et donc avec eux les citoyens entrent dans les conseils régionaux!