Le MoDem de la base au sommet serait-il en train de se ressaisir ? Nous l’espérons vivement. La déclaration de Yann Wehrling au Figaro consacrant ce qui est pour nous depuis toujours la raison d’être et le gage du succès du MoDem est une grosse bouffée d’oxygène dans cette campagne des régionales.
Citons intégralement Yann Wehrling car nous n’avons en tant que promoteur d’un MoDem indépendant fédérateur d’initiatives citoyennes et vrai outil au service des citoyens rien à y ajouter et rien à y retrancher :
« Si toutefois vous dépassez les 5 % au premier tour, avec qui fusionnerez-vous au second ?
La question, c’est de savoir qui veut travailler avec nous plutôt que de dire avec qui nous, nous voulons travailler. En politique, j’ai une vision allemande : c’est-à-dire que je suis pour des pacs politiques et pas pour des mariages. En d’autres termes, je suis pour des coalitions de mandature, ce qui ne veut pas dire pour la vie. Aussi, pour l’heure, je n’évacue aucune hypothèse d’alliance de second tour au nom de ce principe du dépassement des clivages. »
Cette affirmation reprends un triptyque AUTONOMIE – OUVERTURE – CONTRATS DE MANDATURE que nous croyons seul gagnant pour le MoDem.
Ceci évidemment à condition d’abord de l’inscrire dans la durée (MoDem Objectif 2112!) et ensuite d’abandonner l’idée d’alternance présidentielle au profit de celle d’alternative citoyenne, et cela « c’est pas gagné », mais que les démocrates et promoteurs d’un MoDem outil du citoyen s’affirment davantage et c’est encore réalisable…
Autonomie du MoDem : le mouvement l’a entérinée pour le 1er tour des élections régionales, François Bayrou l’a évoquée pour le second tour avant d’infléchir sa position en excluant toute participation à un exécutif UMP sans l’exclure pour un exécutif PS voire Europe Ecologie. Comme l’indique Yann Werhling, dans la logique du dépassement des clivages fondatrice du MoDem et de listes « les régions de toutes nos forces », la seule voie cohérente est l’indépendance d’un MoDem fondant une plateforme électorales résolument « citoyenne » avec d’autres forces démocratiques sans exclusive dans le cadre d’un contrat de mandature.
Lorsque 67% des français ne se reconnaissent politiquement ni dans la droite ni dans la gauche seul l’aveuglement lié à des ambitions présidentielles peut permettre d’affirmer que les français ne sont pas en mesure de comprendre les contrats et coalitions de mandature… Il est certain que la classe politique « gauche-droite » voyant l’immense risque de perte de son monopole de confiscation des pouvoirs au profit de citoyens soucieux de peser réellement sur les exécutifs fait tout pour torpiller cette idée, mais si elle avait été sans cesse réaffirmée depuis 3 ans elle serait entrée petit à petit dans l’esprit de nos compatriotes.
Ouverture : « la question est plutôt qui veut travailler avec nous? » Un MoDem toujours positionné sur son ambition initiale de mettre un terme à la bipolarisation qui gangrène notre vie politique et plus encore la démocratie dite délibérative est par nature fédérateur de talents, d’énergie et d’idées d’hommes et de femmes muent avant tout par l’envie de servir leurs concitoyens. Lorsque débarrassé de l’idée de « camp » ou de « clan » c’est l’intérêt général qui redevient la seule boussole idéologique d’un mouvement, il est facile de dépasser les « arrangements d’appareils » faits de ce que la politique compte de moins noble par une vertueuse recherche de compromis sur sa face la plus généreuse la recherche du bien commun et du « vouloir vivre ensemble ».
Contrats de mandature : cette approche porte dans sa définition même la pertinence et la générosité de son ambition. Elle assemble deux des plus beaux mots et concepts susceptibles de tirer la vie politique vers le haut alors que tant de « responsables » politiques la tire chaque jour vers le caniveau. Le contrat lie des partenaires capables de s’engager en conscience et librement dans un projet commun partagé. Un mandat est cet acte par lequel le Peuple aliène provisoirement et volontairement à ses représentants une part de son pouvoir de citoyens pour qu’il en fasse un bon usage au service de la collectivité. Le contrat de mandature est le nec plus ultra des outils de la démocratie représentative. Le MoDem est bien placé pour en réhabiliter la légitimité et la popularité.
Si ces élections régionales que l’on pressent difficiles pour notre Mouvement pouvaient avoir servi de révélateur de l’impérieuse nécessité de revenir aux sources du MoDem, cela sera déjà une grande victoire pour les démocrates.
Sur ces bases d’autonomie, d’ouverture et de contrats de mandature nous pouvons en espérer d’autres.