Un potager bio à l’Elysée ?

De la Rolex (c) à la binette le chemin et le temps risque d’être long… mais pourquoi pas rêver?

Carla Bruni mettant ses bottes et ses pas dans ceux de Michelle Obama qui a creusé les premiers sillons d’un potager bio à la Maison Blanche  voilà qui signifierai probablement un virage politique majeur…

En ces temps de crise et de drames sociaux et humains qu’elle engendre même s’il est vertueux de conserver une bonne dose d’humour face à la « comédie du pouvoir », un démocrate n’apprécie guère ni la « pipolisation » de la vie politique, ni les « diversions » opérées par les responsables pour détourner l’attention des citoyens des problèmes essentiels du pays.

Aussi, ce billet n’est pas seulement léger, il pointe le message politique délivré par la première dame des Etats Unis dans un pays où l’obésité est un fléau et un problème de santé publique majeur qui malheureusement gagne la France.

En 18 ans en France, la population souffrant d’obésité est passée de 6 à 17%. Ce fléau sanitaire doit être combattu d’autant plus rapidement et vigoureusement qu’il concerne d’abord les personnes les moins favorisées.

Comme le « malendettement » (voir notre position sur le crédit revolving) la « malbouffe » et ses conséquences sur la santé mais aussi sur le pouvoir d’achat (les mauvais plats cuisinés étant plus coûteux que les légumes préparés à la maison) concerne les moins favorisés. Cette question est donc tout sauf  « légère » sans mauvais jeu de mots.

Or que dit Michelle Obama :«Je veux être certaine que notre famille ainsi que le personnel et tous ceux qui vivent à la Maison Blanche mangent sainement et aient accès à des légumes et des fruits vraiment frais». »

Il est donc question de justice sociale -accès aux légumes et fruits- par tous, et de préservation de l’environnement (le potager est bio) et de la santé publique.

Cela fait au moins déjà trois bonnes raisons de donner un coup de pelle dans les jardins de la Maison Blanche.

En France, il est impensable que soient mises en oeuvre des campagnes de santé publique comme manger-bouger préconisant de manger 5 fruits et légumes par jour, et que celà doivent être réservé à une élite de la population.

Le MoDem se doit d’encourager les circuits courts de distribution (de type AMAP, Bienvenue à la ferme, etc…) et l’agriculture paysanne (nous y reviendrons dans un prochain billet) mais il faut aussi considérer les jardins familiaux comme un des éléments de réponse à ce scandale de l’accès à une nourriture saine.

Pour Michelle Obama, il y a évidemment aussi une quatrième raison qui n’échappera pas à tous ceux qui pensent que « le bling-bling » et la Rolex à 50 ans ne sont pas les horizons indépassables de la civilisation !

Les écoliers de Washington sont venus travailler à ce potager, et les démunis du quartier de la Maison Blanche bénéficieront de sa production dans le cadre d’une soupe populaire.

Cette initiative crée du lien social là où d’autres initiatives créeent de la distance et des clivages sociaux. Cette initiative est donc forte en symboles positifs pour le peuple américain.

C’est le sens du regain des jardins familiaux que le MoDem se doit d’accompagner et d’amplifier, non pas pour satisfaire seulement les attentes sympathiques des « babos » (ou bobos bayrouistes) mais surtout des milieux populaires qui en ont le plus besoin. Cette orientation à même été reprise par le député UMP du Loiret Jean-Paul Charié dans son rapport « Avec le commerce, mieux vivre ensemble » où il propose la création de « 200 jardins ouvriers », là où les demandes sont d’au moins 3000 selon la Fédération des Jardins Familiaux et Collectifs.

L’Office International du Coin de terre et des jardins familiaux qui regroupe les fédérations nationales de 15 pays, présente de manière très claire et efficace les atouts de ces jardins familiaux dans la création du lien social.

Sous la rubrique « qu’offrons nous? » cet organisme indique ce que ces lieux où l’on produit en premier lieu dans la convivialité des fruits et légumes sains peuvent apporter non seulement aux familles, mais aux enfants, aux chômeurs, aux immigrés, aux handicapés, aux personnes âgées.

La promotion de ces jardins familiaux doit donc être inscrite aux programme du MoDem, notamment parce qu’ils sont outils et porteurs de « lien social » et de « vouloir vivre-ensemble » retrouvé.

Cette entrée a été publiée dans Economie et social, avec comme mot(s)-clef(s) , , , , , , , , , , , , . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Un potager bio à l’Elysée ?

  1. mamouchka dit :

    Les jardins familiaux, c’est bien. La parcelle est « honnête » …mais le délais d’attente est parfois rédibitoire (10 ans paraît-il en région parisienne…)sans compter que les promoteurs immobiliers « grignottent » les surfaces allouées à cette activité…
    Il existe aussi les « jardins partagés » mis en place par des associations dans toutes sortes de quartiers mais dont la parcelle est « réduite » (25 M2 pour ma part) et l’exigence BIO, le fondement, en plus de l’initiation à la culture perenne et vivrière…
    Car la difficulté des jardins familiaux est qui chacun fait ce qu’il veut avec son terrain et il est de notoriété que les plus gros pollueurs (en % ramené à la surface cultivée,par produits phytosanitaires) sont les jardiniers du « dimanche »…
    Mamouchka.

Laisser un commentaire