Les réactions à la mort de René Monory (le nouvel obs d’hier) relèvent et c’est heureux d’un hommage assez unanime de la classe politique.
Une fois n’est pas coutume René Monory était de ces hommes qui forcent le respect y compris de leur vivant, et je l’espère il ne serait pas surpris de se voir présenter ainsi car il a dû entendre ces éloges de son vivant : « humaniste », « travailleur acharné », « homme tourné vers l’avenir » selon Nicolas Sarkosy, « un exemple remarquable de réussite individuelle au service de la France » pour François Fillon. « symbole de la promotion républicaine » pour Michèle Alliot-Marie , « son bon sens et sa proximité avec les citoyens (…) lui ont permis de transformer ses idées en projets ambitieux et réalistes » pour Xavier Bertrand. Ces mots sincères de la part de personnalités politiques qui ne peuvent pas être soupsonnées de « centrophilie » sonnent comme des aveux : il est donc possible d’être « centriste » et posséder de nombreuses qualités…
Mais l’essentiel se trouve dans les témoignages des élus de la Vienne (Centre Presse) qui l’ont vu agir au quotidien : « je salue ce très grand pragmatique qui a mis le volontarisme non pas à son service personnel mais au service de tous » (Jean-Pierre Raffarin), « la Vienne perd aujourd’hui un très grand serviteur » Claude Bertaud (Psdt du CG 86), « René Monory était un homme politique courageux, audacieux, visionnaire, humaniste, intègre dans le combat politique. » pour Jacques Santrot ancien député-maire PS de Poitiers.
A l’heure, nous y reviendrons dans un prochain billet, où depuis la campagne électorale de Barack Obama, il est dit que les élections se gagnent sur la double base d’un projet (d’une vision) et SURTOUT d’une relation de proximité avec les citoyens dans leurs lieux de vie, René Monory fait figure d’exemple pour tout élu MODEM : serviteur de tous, pragmatique, courageux, intégre dans le combat politique avec un sens aigu de l’intérêt général.
René Monory incarnait de manière idéale l’action de l’humaniste en politique. J’ai à l’esprit un fait qu’il a mentionnait dans ses « mémoires » et qui a mon sens illustre fort bien l’état d’esprit de cet humanisme pragmatique et chaleureux dont il était le dépositaire. Il relatait comment dans les classes primaires de son enfance, les élèves (dont il était) qui avaient la chance d’apprendre mieux ou plus vite que leurs petits camarades en difficulté, aidaient l’instituteur auprès de ces derniers pour qu’ils aient eux aussi la chance de « réussir à l’école ». Cette solidarité là, pragmatique, chaleureuse personnifie bien René Monory.
En France, aujourd’hui, l’école de la république peine toujours à rétablir l’égalité des chances, et les instituteurs sont toujours confrontés à cette difficulté de faire classe pour 80% des élèves, les 10% les plus « à l’aise » comme les 10% les plus en difficulté étant souvent « un problème » sans solution pérenne. Pour rendre hommage à René Monory, le MoDem s’honorerait, après concertation et réflexion avec le corps enseignant et les spécialistes de ces questions, de voir comment actualiser cette belle idée de la solidarité entre élèves qui avait tant marqué et tant réussi à celui qui était l’apprenti garagiste devenu Président du Sénat !!! Si cela prenait la forme « d’heures » de solidarité pour le travail scolaire entre élèves il conviendrait de les appeler « les heures Monory ».