Alfred Smith un homme d’Etat américain a déclaré « Il faut guérir les maux de la démocratie par plus de démocratie ».
Quels sont les maux de notre démocratie ? Il nous appartiendra de définir ensemble les pratiques démocratiques qui permettront de réconcilier les citoyens avec la vie politique. Pourquoi ne pas s’inspirer notamment des pratiques les plus réussies au plan de la démocratie locale pour les étendre dans des cadres plus vastes notamment au plan national et au plan européen ? Elles sont basées essentiellement sur l’écoute et le dialogue.
Non Monsieur Lang nous ne sommes pas passé de la nuit à la lumière le 10 mai 1981 (sinon que devrions nous dire à propos de l’Allemagne passée de la république de Weimar au 3ème reich ?). Non l’alternance au pouvoir d’une majorité et d’une opposition ne sera jamais l’alpha et l’oméga de la démocratie dans un pays qui fort heureusement vit sous ce régime politique.
La démocratie n’est pas un régime où 50,01% des citoyens ont « raison » contre les 49,99% autres qui auraient « tort » car momentanément dans la minorité. La démocratie n’est pas le régime du gouvernement d’une partie du peuple par l’autre mais du gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Elle suppose donc notamment un contrôle reconnu du pouvoir exécutif par le Parlement et la reconnaissance de droits effectifs pour l’opposition en son sein afin d’éviter une forme de « despotisme démocratique ».
La démocratie c’est le régime du débat, le régime de la délibération des citoyens entre eux pour chercher avec constance et persévérance le bien commun, l’intérêt général.
Or trop souvent, les élus forts de leur légitimité conférée notamment par leur représentativité auprès d’une partie de l’opinion oublient qu’une part essentielle de leur rôle est de participer aux débats également avec ce souci de l’intérêt général.
Le MoDem en s’immiscant dans les débats exagérement « partisans » pour y porter cette exigence de la recherche de l’intérêt général, doit avoir un rôle essentiel dans la nécessaire refondation de la démocratie représentative pour sortir des dérives de la démocratie d’opinion ou plus exactement de la « dictature de l’opinion ».
Comme l’indique Jean Baechler dans Démocraties (p. 682) « un régime démocratique repose sur des citoyens vertueux, maîtres de leurs passions, fiers de leur condition d’hommes libres et dévoués au bien commun ».
Si cela est vrai des citoyens, cela doit l’être a fortiori pour les élus. Il serait souhaitable que le MoDem réfléchisse d’ailleurs à la liberté de vote de ses élus :
il est plus vertueux de voter en effet « en conscience » en tenant compte à la fois du respect des orientations fondamentales de leur famille politique, mais également du respect de leur contrat avec leurs mandants et bien sûr pour leur permettre de faire le lien et de prendre la décision juste de ce que leur inspire l’intérêt général.