C’est le sujet que les adversaires du MoDem présentent souvent comme son talon d’Achille : la soit disant impossible indépendance du MoDem.
Leurs attitudes oscillent alors entre le baiser de Judas visant à compromettre son indépendance, ou le rejet d’alliance parce qu’elle légitimerait ce qu’ils présentent comme impossible ou impensable, ceci dans le seul but d’éviter toute mise en cause des schémas pourtant éculés de la manière dont la vie politique fonctionne depuis des décénies, alors qu’ils ont pourtant fait la preuve de leur inefficacité à
préserver le pacte social.
Le MoDem sur la base de son identité telle qu’elle a été présentée, ne peut qu’être
indépendant et donc envisager que des alliances électorales multi-directions tant vers l’UMP et ses satellites, tant vers le PS et ses satellites. Pencher même ponctuellement vers l’un des deux pôles traditionnels de la vie politique française c’est renoncer à être le MoDem, c’est renoncer à être le sel de la vie politique française, c’est s’affadir et se banaliser en un parti centriste de plus.
Evidemment aucun responsable politique des « grands partis » ni hélas des « petits » (parce que ces derniers croients qu’ils vivront mieux à l’ombre des grands qu’eux même dans un dynamique plus forte d’indépendance et d’affirmation de leur projet politique) ne veut d’un MoDem « indépendant ».
Ils en perçoivent trop le caractère dangereux en termes de « parts de
marchés » à terme (au moins dans l’idée espérons le pas trop optimiste où les citoyens français se réveilleraient et reprendraient goût à la gestion de la chose publique), donc cette stratégie imposera probablement un « combat » et une action de longue haleine.
Mais cette approche est aussi à moyen et long terme la plus payante car elle doit permettre d’enraciner le Mouvement comme parti d’adhérents, de militants proches de leurs concitoyens, enracinés dans leurs quartiers, leurs départements, leurs régions et ainsi apparaitre comme des acteurs incontournables de la vie politique locale, échelon d’où de plus en plus « remontent » les
idées et les propositions les plus novatrices et efficaces pour le Bien de l’Etat.<
Multi-directions ces alliances ne doivent pas non plus être le fruit évidemment de calculs politiciens (ce qui serait contraire à ce qui est affirmé plus haut, le souci du Bien commun, n’est pas celui d’être élu à n’importe quel prix) ni de l’opportunisme mais doit se faire en toute clarté sur la base de convergences reconnues de part et d’autres notamment sur :
– les priorités d’actions, qui supposent un avis commun sur le diagnostic des forces et faiblesses de la collectivité territoriale ou du pays à gérer,
– les modalités de gouvernement, de gestion (la fameuse « gouvernance ») susceptible de permettre de relever plus facilement les défis majeurs auxquels la collectivité doit faire face,
– les engagements précis, concrets et chiffrés qui pourraient illustrer les politiques qui seraient conduites en commun,
– la composition des équipes et la capacité de celles-ci à débattre démocratiquement des questions à traiter.
Indépendamment des ces « alliances » le MoDem se doit d’être partie prenante dans les débats essentiels pour l’avenir de notre pays, en ayant comme ambition comme l’a fort bien démontrer Corine Lepage pour ce qui est de l’écologie et du développement durable, de catalyser, au-delà des étiquettes politiques l’ensemble de ceux qui veulent voir des forces « de progrès » enfin rassemblées d’où qu’elles viennent.
A cet égard le MoDem doit suivre de manière particulièrement attentive les tentatives de rapprochement au sein de la famille Radicale dont les valeurs humanistes et les pratiques politiques sont proches des siennes.
Les conditions de l’indépendance du MoDem sont donc étroitement liées à sa capacité à compter sur ses propres forces militantes, à leur faire confiance pour aller au devant de leurs concitoyens pour leur proposer de participer avec eux, avec nous, au réenchantement de la politique auquel nous croyons.